DKK031
AGUMA
Ukiyo

Produced by AGUMA
Master by Christophe Biache
Cover art by Patchouli"s light show



Des nuages défilent, un cercle apparaît. Cette forme représente-t-elle l’idée de Nature, condensée en son expression la plus simple?

Forme primitive, contenant de toutes choses. Forme sans fin. Forme sans forme. Le cercle circule en lui-même et s’essouffle.
Puis il y a rupture. Dans les distorsions qui morcellent la sphère en pièces écartées, connexes, pivotées, superposées, l’idée de Nature se module.
Nature éclatée, distordue, éventrée.
Nature rapiécée, fabriquée.
Nature hypocrite.

Les glissements de couleurs nous placent en hauteur et nous permettent d’observer des mouvements éloignés au travers d’une loupe surpuissante. C’est de la lave sur une planète, des flux galactiques.
L’informe s’incarne brièvement, puis se dissout dans le glissement de la matière.
Ici, une hanche apparait dans la vase.
Ici, une épaule. Courbes sensuelles qui glissent et se déplient timidement.

Les bulles de liquide nous font accéder à une échelle moléculaire.
Ou bien ces bulles de liquides sont-elles des planètes en suspension dans un bocal de formol? Collection d’astres soudainement mise à l’épreuve de la gravité et de la dynamique des fluides. Les planètes se déforment. Elles ont la texture d’organes humains, coulants, visqueux, malades. Derrière s’ouvre un champ spatial : poche aux profondeurs insondables à l’intérieur de laquelle se déploie un tout autre réseau de planète virevoltantes.

Les lumières excessives du désert décolorent tout ce qu’elles touchent.
Il y a des autoroutes ici et là.

Vastes déplacements de matière dont on ignore s’ils se produisent à une échelle moléculaire, ou galactique. Les lignes horizontales brisent le glissement aléatoire des fluides : intervention humaine, rationalisation des formes libres. Deux natures composites. Deux natures incompatibles qui s’entrechoquent et tentent par tous les moyens de rejoindre un même plan d’équivalence.

La couleur est le pont sur lequel tout passe. D’un niveau à l’autre, d’une chose à son opposée, elle permet toutes les transitions.
Malgré le choc des formes et des textures, la couleur actualise un rapport autrement impossible.
Elle harmonise les disparités.
Célèbre les écarts.